Les Issaugues, Eissaugues, Essaugues, Aissaugues

Ce filet muni de longues «sarties» (cordes) suivies de bandes latérales et d'un filet en forme de voûte se terminait par une poche appelée le cul. La longueur de l'ensemble mesurait 300 à 400 m environ.
Il était calé en mer par le bateau qui devait être d'une longueur d'au moins 10 m, on verra pourquoi par la suite.
Les équipages se composaient de 8 à 12 matelots.
Le filet était calé en allant vers le large, toujours le dos à l'Est (détail important) puis retour au point de départ où le bateau était amarré par un bout de la proue et de la poupe vers la terre de manière à former un triangle équilatéral évitant alors au bateau de bouger lors du hâlage manuel du filet.
Une partie de l'équipage était débarquée à terre. Il fallait donc beaucoup de bras solides, d'abord pour propulser à la rame des barques très lourdes, et ensuite, hâler le filet souvent dans des conditions accrobatiques selon les postes de pêche. Cette opération, du début de la calée du filet suivie du hâlage et de sa mise à bord, s'appelait un "bauou" (phonétiquement).
Le filet effleurait à peine le fond et toujours aux mêmes endroits et de ce fait les autres fonds étaient préservés.
L'ouverture de la poche devait demeurer constante, environ 10 m, ce qui explique la longueur des 10 m recommandée pour les barques d'Eissaugues. Le travail était rude, la discipline pire qu'à la légion et le fusil et/ou, le révolver étaient toujours à portée de main du patron pour calmer, par la dissuasion, toute tentative de dispute naissante.

Pêche à l'Eissaugue

Avec le moteur, les équipages étaient moins importants et les hommes n'étaient plus débarqués et restaient donc sur le bateau. Deux treuils branchés sur le moteur avec un système de renvoi vers les poulies de proue et de poupe soulageaient d'autant les matelots.
Les principaux postes de pêche êtaient : «le palli-dieü» et La Figuière.
On pouvait compter 3 barques pratiquant l'Eissaugue :
La "Caroline" avec Rille et Dédé
La "Manie" de Chichois
La "xxxxxx" de Usse
Le "Saint-Honoré II", qui était de la même taille que les autres barques, ne pratiquait pas cette pêche. Cette belle barque appartenait à Claude Gaudin.

Prises habituelles selon les saisons :   jarets, sévereaux, maquereaux, sardines, pageots, totènes et divers.
Il n'était pas rare de faire des "bauous" dépassant la tonne de poissons. En cas de prise exceptionnelle les poissons étaient alors débarqués aux Goudes où les voitures pouvaient facilement par la route les acheminer soit à la criée Vivaux soit à la criée du Quai de Rive Neuve. Les ânes et ânesses de Morgiou n'auraient pas suffit à transporter de telles quantités de poissons.

Pêche à l'Eissaugue Filet d'Eissaugue

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