L'organisation était la suivante : dépôt des commandes la veille au soir au Nautic-Bar. Regroupement par catégories (pain, viande, droguerie,etc..) puis transmission des listes par téléphone aux commerçants de Mazargues. Le lendemain matin, départ du convoi (ânes et ânesses), guidé avant la guerre de 40 par Adolphe Robert et après par Noël Silvestri du Nautic-Bar, en direction des Baumettes, lieu de parking temporaire pour la caravane, en attendant que les marchandises soient récupérées auprès des commerçants.
Le trajet Baumettes/ Mazargues et retour, avec toutes les commandes soigneusement empaquetées, était effectué par car. Ensuite chargement de la précieuse cargaison dans les bâts des ânes, et en route pour Morgiou où les cabanonniers affamés, attendaient avec impatience l'arrivée de l'expédition. Quelquefois, un chargement mal équilibré faisait basculer dans les passages accidentés un élément du convoi. Les habitants, s'apercevant du retard sur l'horaire habituel, allaient à la rescousse pour aider au rechargement des paniers. Et le repas, dans ces conditions, était retardé d'autant.
Cela se passait avant la construction de la route, qui a été réalisée en 1954, puis modifiée en 1959 de manière à permettre le passage des camions et autres engins pour la réalisation de la digue du port. A partir de cette date les habitants ont pu, enfin, déjeuner à l'heure.